Vendredi dépassé elle dévora des ongles elle n’allait pas attendre pas le weekend ni les vacances elle voulait varier de transpiration 
elle questionna les ondes 
elle voulait s’acheter la solution le spray nouvelle odeur un parfum d’ailleurs désodoriser du ronron elle hésitait sur la direction et perdait ses cookies en chemin
 faut pas trop traîner longtemps penser pour tourner les talons sans quoi les prix montent comme la marée elle se creusa la cervelle et y planta un palmier 
Il lui faudra une tenue de touriste elle louera un bâton de ski pour faire la poule qui picore la neige sur les plaques de galets ligotée par son anorak de pacotille elle plongera dans un marais
laver les arnaques elle dévalera des cascades en kawé déguster du sorbet abricot sur le kayak 
elle grimpera les pics de bakélite avec ses potes croco hydratée au granito armée d’une batte protégeant des gorilles elle oubliera son gosse en haut des bosses la tension baisse en sirotant des toniques mojitos en suçant un coton-tige avec son amant photo posés à l’hôtel passage parfait pour la pause selfie sans passer par la case les transats se croisent prélassés massage matelas sans se lasser elle fait que passer son projet c’est pas se caser mais se casser reste plus qu’à cocher la destination elle achètera des pastilles à la pastèque pour l’avion elle cassera des croûtes au bord des criques craquera tantôt pour un croc aux anguilles tantôt pour un crac des œufs à la coque à la haute saison elle habitera une hutte en carton dans un village vivant 
pour oublier la pollution elle boirait un coca 
au sommet de l’Himalaya même les cerfs-volants de Wallonie 
 gagneraient en cachet ça devient vital la déconnexion il lui faut des lianes et des orties pour se piquer les tétons elle visitera des sarcophages de scarabée des marécages saccagés en hélico sous l’orage parachutée du cargo elle ramènerait à la nage des potiches des crânes factices assaisonnés au pastis pastiche et aux pistaches tachetées Plutôt que chercher des annonces elle s’est laissée voguer elle a pris une pirogue pour un trip sur Piratebay elle voudrait comprendre des langues c’est plus pratique pour voyager elle glisse sur l’asphalte les pieds attachés à des lattes de parquet elle laisse tout passer à force de tapas la tourista la tapisse ses amis les rapaces dépérissent ses cactus trépassent elle a le mal d’un pays loin des moles elle est trop molle pour se faire la malle

Je ne veux pas. Mourir d’un coup. Je veux en profiter. Je ne veux pas. Mourir sur le coup. Je veux prolonger. Je veux que ça dure. Je veux savourer. Je m’habitue. Avec des shots de mort. Je m’entraîne. Tous les jours. Je ne veux pas. Être prise par surprise. Je préfère boire. Des coups de mort. Je veux savourer Le bon goût de la mort. J’y prends goût. Ça n’a pas un goût de mort. Non. J’ai préparé le cocktail parfait. Un mélange vie/mort moitié/moitié. Je déguste. Je me fais des injections De mort. Je me roule une mort. Je tire un coup. Je m’inocule. Le poison qu’on prend chaque jour. À la fin on ne meurt même plus. Comme ça quand la mort Elle vient. Elle ne vous tue plus. Du tout. J’augmente ma dose de mort. La mort ne mord pas, elle n’a pas de dent. Je me prépare bien. Je l’attends au tournant. Je m’entraîne tout le temps. La mort en poudre, ou en capsule effervescente. Je m’acclimate. Je m’adapte. Le matin je mange des céréales aux granulés de mort. Le midi un sandwich avec une belle tranche de mort. Et le soir je bois un bol de mort. Vendredi c’est le jour des frites sauce mort. Je fais pas tout ça pour revenir, le but c’est de partir. Pour de bon. Je ne veux pas. Encore recommencer. Déjà. Tout le mal. Que je me suis donné. J’en peux plus. D’attendre. Qu’elle vienne. Me chercher.

Toi et moi on aura que du bonheur. Tu me dessinerais des cœurs. Tu m’enverrais des fleurs. Entre nous c’est pour toujours. Jamais ça meurt. Je cherche un mec gentil. Un tout doux qui me fera jamais écrire me too. Je veux me pendre à son cou. Il me dirait coucou. Il m’appellerait chouchou. Il parlerait pas il me ferait que des bisous. Un joli toutou tu sais. Un tout chou. Il m’enverrait des fleurs tous les jours. Il serait beau et super riche surtout. Il me payerait tout ce que je veux et même ce que je veux pas il me le payerait aussi. Un joli tout mimi. Je veux pas d’un tout mou. Moi j’aime pas les fous. Je veux pas d’un mec qui gagne des clous. Je veux un garçon mignon. Pas un cochon non non. Je me suis jetée dans ses gros bras musclés pour qu’il me dicte mes pensées. Je me suis vendue pour une caresse, il a payé pour que je réclame la violence de ses gestes. Nos transactions se rythmaient par les affronts. Il aurait pourtant préféré que je parvienne à l’ignorer. Il aurait eu la paix. Toi et moi on aura que du bonheur. Tu me dessinerais des cœurs. Tu m’enverrais des fleurs. Entre nous c’est pour toujours. Jamais ça meurt. Pour moi tu n’aurais pas d’heures. Tu n’aurais pas d’odeur tu sentirais jamais la sueur. Tu serais tout en chaleur Tout en ardeurs. Jamais d’horreur. Moi je cherche un mec gentil. Un tout doux qui me fera jamais écrire me too. Je veux me pendre à son cou. Il me dirait coucou. Il m’appellerait chouchou. Il parlerait pas il me ferait que des bisous. Un joli toutou tu sais. Un tout chou.

En haut de la falaise j’esquive le malaise des bas-fonds Fétiche fastoche t’es bien dans ton fut tu te caches fortiche sans fautes de frappe tu te forces ta glose me glace tu te détaches de tes doutes et touche à ton but Pas de foutaise des broutilles brûlent sur le brancard le branle-bas brille dans le brouillard Cherche la faille du système avant qu’ils flairent ta dépouille Vole la maille avant qu’ils espèrent le mikado de ronces t’as la dalle et t’as honte Faufile évite la fosse aux fadaises Dévale les villes détale déplie tes ailes avant qu’ils sortent les filets et te fouillent Tournez manège En haut de la falaise j’esquive le malaise des bas-fonds

Ils s’agitent et débattent sur le mérite de l’au-delà Fini les mille tracas Les glissades au paradis n’ont plus de secret pour toi S’ils trichent tu les trébuches tu les rates pas Tu les obligeras à tous s’aimer beaucoup mieux que ça Quand ils te laissent les miettes tu passes le balais S’ils te flattent tu lances la flotte tu les abats Qui l’eut cru que t’attrapes la foi même si tu ne portes pas de croix Tu t’es mis en tête de dépasser mère Teresa Tu t’es collé des paillettes à la catapulte tu jettes des particules de joie Tu pulvérises les smileys Tu balances l’amour sans mandat Tu chipotes pas Tu lis l’horoscope dans les plaquettes Personne n’échappe à ta loi Débarquée de ta planète t’es prête pour le combat

Tu charges et tu télécharges Tu charges et tu télécharges La nuit quand tu veux briller On dirait une publicité Tu t’épates de tes farces Tu te crois soleil et tu fânes À l’aube tu prends cette voix digitale Quand tu reviens de tes nuits papillon Je reconnais tes états d’âme aux traces de maquillage laissés sur les draps J’identifie la carcasse aux griffes de mascara aux débris de rouge à lèvre éparpillés sur les toits Après ces années passées à jouer la princesse Tu aimerais devenir un robot Penser comme un ordinateur Ton visage deviendrait aussi lisse que celui de l’écran Ta voix numérique s’écorcherait dans la monotonie du répondeur Tu deviendrais plate comme une photographie Pour rentrer dans ton iphone sympathiquement automatique synthétiquement heureuse Plus jamais folle Plus jamais folle Tu charges tu télécharges Ça ne sert plus à rien de parler Envoie donc un mail à ta volonté Putain je veux t’envoyer un spam qui va te déglinguer Te remettre les idées en place Y aura plus qu’à appuyer sur reset et puis tout recommencer Tu charges et tu télécharges et tu charges tu télécharges Tu charges et tu télécharges et tu charges tu télécharges